Le 14 mai 2020, lors du 14ème comité consultatif, l’évolution de la situation sanitaire est analysée. La baisse du nombre de nouveaux cas de contamination et du nombre des nouveaux patients hospitalisés dont les symptômes sont sévères indique que la tendance est encourageante. En dehors de Tokyo, Osaka et Hokkaidō, le nombre de nouveaux cas a diminué en-dessous du seuil des cas recensés mi-mars (avant le pic).
La levée progressive de l’état d’urgence dépendra de plusieurs critères : le nombre de cas sur une semaine doit être inférieur au nombre de cas de la semaine précédente, le taux de contamination doit être inférieur à 0,5 pour 100 000 personnes (pour permettre l’application efficace de l’identification des clusters), et le nombre de cas testés positifs par rapport au nombre de cas testés total par jour.
Dans les régions où l’état d’urgence est progressivement levé, une surveillance renforcée est déployée dans les lieux où des clusters ont été identifiés. Dans les régions où l’état d’urgence est levé, la responsabilité civique devient le pilier central. Une liste concrète des nouveaux comportements à suivre fait l’objet d’une communication renforcée sur l’ensemble du territoire.
Lors de la 34ème réunion du Siège pour les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19, le gouvernement déclare la prolongation de l’état d’urgence pour les préfectures de Tokyo, Osaka, Kyoto, Hokkaidō, Saitama, Kanagawa.
Le PLD propose d’augmenter le montant de l’aide à l’emploi versée aux entreprises, initialement de 8 330 yens par jour, à 15 000 yens par jour. Dans le cas des personnes qui ne sont pas éligibles, l’État versera directement ces aides viala mise en place d’un système dédié. Ce système vise également à soutenir les employés des PME dont l’activité est suspendue. Ces propositions seront intégrées dans le programment que le gouvernement soumettra à l’Assemblée dans le cadre de la révision du budget le 27 mai.
Le 15 mai, la gouverneure de Tokyo déclare que les restrictions seront progressivement assouplies dès la fin de la période de prolongation de l’état d’urgence en fonction des critères suivants : la moyenne hebdomadaire des nouveaux cas de contamination doit être inférieure à 20, parmi ces nouveaux cas, le nombre de cas dont les voies de transmission ne sont pas identifiées doit être inférieur à 50 %, et le nombre de cas hebdomadaire doit être inférieur au nombre de cas de la semaine précédente. À cela s’ajoute le nombre de testés positifs par rapport au nombre total de tests et l’évolution du nombre de consultation auprès des centres de santé.
À partir du mois de juin, entre 20 000 et 30 000 tests seront effectués par jour et par différents organismes publics et privés (Institut des maladies infectieuses, universités, entreprises, etc.).
Le 21 mai, à la suite de la 35ème réunion du Siège pour les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19, il est décidé que la levée de l’état d’urgence sera effective si le nombre des nouveaux cas rapportés pour 100 000 habitants est inférieur à 0,5 pendant une semaine. Les capacités d’accueil et de soins des hôpitaux détermineront également la prise de décision relative à la levée de l’état d’urgence sanitaire. Le gouvernement prévoit de rendre une décision officielle le 25 mai prochain lors du comité consultatif pour les mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19.
Le 25 mai, en réponse à la baisse des nouvelles contaminations et en fonction des critères d’évaluation de la situation sanitaire, le gouvernement déclare la levée nationale de l’état d’urgence à la suite de la 36ème réunion du Siège pour les mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19. L’assouplissement des restrictions économiques et sociales sera néanmoins progressif. Les comportements de base pour éviter la propagation du virus, adoptés pendant l’état d’urgence, doivent être maintenus et font l’objet de nombreuses campagnes d’information. Des directives seront publiées et diffusées à l’ensemble de la population pour informer les citoyens des nouvelles mesures quotidiennes à suivre pour contenir autant que faire se peut les risques liés au virus et reprendre les activités économiques et sociales.
L’activation renforcée des trois piliers de la gestion de crise sanitaire – l’identification des clusters, le système de santé et la responsabilité civique – permettra une reprise de l’activité économique et sociale.
Des restrictions à l’entrée sur le territoire japonais sont émises pour onze nouveaux pays (voir la liste sur le compte rendu de la 36ème réunion – publications officielles). Au total 111 pays font l’objet de mesures de restriction à l’entrée sur le territoire japonais. Les ressortissants des pays listés qui sont autorisés à entrer sur le territoire japonais seront testés et mis en quarantaine. Les mesures renforcées de quarantaine, la suspension des visas, la restriction des vols aériens et du nombre de passagers appliquées initialement jusqu’à la fin du mois de mai seront appliquées jusqu’à la fin du mois de juin et pourront faire l’objet d’un renouvellement.
Le 27 mai, le Cabinet du Premier ministre approuve la proposition du second budget supplémentaire qui s’élève à 31 910 milliards yens (266 milliards d’euros). Ce budget inclut un programme de mesures économiques de 17 000 milliards de yens (141,7 milliards d’euros). Moins d’un mois après la première révision du budget, cette nouvelle proposition fera l’objet d’un examen parlementaire le 12 juin. Le package total des mesures économiques déployé par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire s’élèverait à 230 000 milliards de yens. Ce budget est sans précédent au Japon et en comparaison internationale.
Ce second budget servira en priorité à soutenir les entreprises via notamment des subventions journalières pour maintenir les emplois des salariés dont l’activité est suspendue (15 000 yens au lieu de 8 330 yens jusqu’à présent), des subventions pour le paiement des loyers pendant six mois et jusqu’à 6 millions de yens ; les personnels de santé recevront des allocations de 100 000 yens et de 200 000 yens. Une aide de 100 000 yens sera versée à plus de 400 000 étudiants universitaires pour couvrir la perte des revenus consécutive aux conséquences de la crise sur les emplois précaires et temporaires. Des mesures financières seront également appliquées par l’intermédiaire des organismes financiers publics et privés18.
Le 29 mai, lors du 15ème comité consultatif les questions relatives à la seconde vague sont analysées et synthétisées dans une longue liste de 50 points, mentionnant par exemple les mesures déployées pour augmenter les capacités de test de dépistage, la prise en charge des cas asymptomatiques, la préparation en amont des capacités d’accueil des hôpitaux, la surveillance accrue des personnes âgées considérées comme personnes à risque (hôpitaux, maison de retraite, etc.), la mise en route rapide des procédures d’identification des clusters. Le cas de Kita-Kyūshū est examiné avec beaucoup d’attention (voir le compte-rendu du 15ème comité consultatif) où le gouverneur a demandé aux citoyens de limiter les sorties, appliquant de nouveau les mesures de restrictions volontaires pour lutter contre la propagation du virus.
Les conséquences de la crise sanitaire sur l’emploi font l’objet de nombreuses analyses. Selon le ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales, plus de 10 000 cas de licenciement et/ou de non renouvellement des contrats sont recensés fin mai19. Le Keidanren, en réponse aux directives émises par le ministère pour soutenir l’emploi, demande aux entreprises de renouveler dans la mesure du possible les contrats des travailleurs temporaires (haken rōdōsha). Si les contrats ne peuvent pas être renouvelés, les entreprises sont encouragées à aider les travailleurs dans leur démarche de recherche d’emploi, notamment par le maintien du logement mis à leur disposition par l’employeur. La capacité des entreprises et de l’État à absorber les conséquences socioéconomiques de la crise liée au Covid-19 dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à pérenniser certaines formes de coordination entre les acteurs économiques.
Selon le livre blanc 2020 dédié au « monozukuri » publié par le METI dans le contexte de crise sanitaire et de tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, les entreprises japonaises doivent relever les défis qui s’imposent à elles en oeuvrant au changement et en s’adaptant au nouveau contexte post-Covid-19 (https://www.meti.go.jp/press/2020/05/20200529001/20200529001.html). Parmi ces défis, la diffusion de nouvelles méthodes de travail comme le télétravail fait l’objet d’un vif intérêt. Selon une enquête réalisée par la NHK du 19 au 29 mai sur un panel de 100 grandes entreprises dans différents secteurs d’activité, 82,1 % des répondants disent avoir (eu) recours aux nouvelles manières de travailler encouragées par le gouvernement, comme le télétravail ; 54,7 % projettent de développer ces méthodes de travail ; 17,9 % de maintenir le rythme actuel ; 10, 5% de le réduire20.
À la suite du comité consultatif pour les questions économiques et financières organisé le 29 mai, Le PLD propose le 31 mai un projet au gouvernement présentant différentes mesures pour développer les nouvelles méthodes de travail comme le télétravail et accélérer le processus de numérisation de l’économie. Ce projet de proposition de réformes vise à tirer les enseignements de la gestion de la crise sanitaire et du contexte international marqué par les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, afin de répondre aux enjeux futurs21.
Fig. 3
Plans de soutien à l'économie japonaise
Source : Réalisée par l’auteure à partir des publications officielles (voir rubrique Publications officielles)
Le 2 juin, pour répondre à la hausse du nombre de nouveaux cas de contamination (34 cas à Tokyo), la gouverneure de Tokyo, Y. Koike déclare l’état d’alerte pour Tokyo. Cette déclaration vise à élever le niveau de vigilance contre la propagation du virus (l’état d’alerte est levée le 11 juin).
Le 1er juin, Y. Koike avait pourtant déclaré le « niveau 2 » des restrictions économiques et sociales, correspondant à une levée progressive des mesures de vigilance.
Le 12 juin, les deux Chambres ont voté la proposition de second budget additionnel dont le montant est sans précédent à la fois pour un budget additionnel et en comparaison internationale.
Y. Koike déclare le « niveau 3 » des restrictions économiques et sociales, correspondant à un assouplissement des limites appliquées aux horaires d’ouverture des restaurants, bars et différents établissements de divertissement nocturnes. Les restrictions devraient être levées le 19 juin. Si l’importance de poursuivre la politique de lutte contre la propagation du Covid-19 est mentionnée, une place majeure est donnée à la relance de l’activité économique et sociale.
Le 15 juin, au cours du débat parlementaire portant sur les mesures économiques, politiques et sociales nécessaires pour faire face à une deuxième vague, S. Abe mentionne la possibilité d’envisager une révision de la loi régissant l’état d’urgence pour renforcer notamment les sanctions pénales, tout en rappelant qu’une réforme de cette ampleur entrainerait une restriction des libertés individuelles nécessitant par conséquent une réflexion importante.
Le nombre de nouveaux cas dépasse la quarantaine depuis deux jours consécutifs. Selon les trois critères énoncés par le gouvernement pour évaluer le niveau de risque, deux répondent aux conditions déterminées pour déclarer l’état d’alerte. La décision de ne pas déclarer l’état d’alerte fait donc l’objet de plusieurs critiques. L’identification des voies de contamination dans plus de la majorité des cas et la diminution du nombre de personnes hospitalisées permettant aux hôpitaux de recouvrer une certaine stabilité, expliquerait la décision de poursuivre la levée des restrictions appliquées pour lutter contre la propagation du virus.
Le 17 juin, la session ordinaire de la Diète s’achève suscitant de nombreuses critiques à l’égard du manque de réponses apportées par le gouvernement aux questions posées par les parlementaires à l’égard notamment de la politique de gestion de crise sanitaire, du manque de transparence relatif à l’utilisation du second budget additionnel, des nombreux scandales politico-financiers dans lesquels le gouvernement est impliqué entre autres. Des critiques sont également formulées à l’égard du manque de transparence relative à la divulgation des informations dans la gestion de la crise sanitaire. Malgré la fermeture de la Diète, les partis de l’opposition et de la majorité se sont entendus pour organiser une session spéciale hebdomadaire devant laquelle le gouvernement devra continuer de répondre.
Le 18 juin, le gouvernement lève partiellement les restrictions concernant l’entrée sur le territoire japonais. L’autorisation d’entrer sur le territoire japonais est soumise à plusieurs conditions, notamment l’obligation d’effectuer un test de dépistage avant le départ. La levée partielle des restrictions est appliquée pour les déplacements entre le Japon et les pays dont le niveau de risque de contamination est considéré comme modéré. À ce jour, les déplacements sont autorisés entre le Vietnam, Taiwan, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Le 19 juin, levée des restrictions relatives aux déplacements inter-régionaux pour l’ensemble du pays. Mise à disposition par le ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales de l’application « COCOA » qui vise le traçage des personnes-contact en cas de contamination. Le respect des données personnelles a fait l’objet d’une vigilance particulière en comparaison notamment des systèmes équivalents développés dans les autres pays d’Asie comme Singapour.
Les 18 et 29 juin, lors des 38ème et 39ème réunions du Siège pour les mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19, les conditions de sortie et d’entrée sur le territoire japonais sont précisées.
Le 18 juin, la Tech team pour les mesures de lutte contre la propagation du virus se réunit pour évoquer les conséquences économiques en procédant à des simulations pour envisager l’impact des restrictions en fonction des secteurs d’activité.
Le 19 juin, le 17ème comité scientifique consultatif se réunit pour analyser les risques de propagation du virus lors d’une « seconde vague » et préparer le système de santé et de soins médicaux.
Le 3 juillet, lors de la 40ème réunion du siège, la suspension du comité scientifique consultatif (organisé depuis le 14 février 2020) est officiellement annoncée.
Le 6 juillet, le gouvernement met en place une sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 pour prendre la suite du comité scientifique consultatif (cf. rubrique « publications officielles »). Cette nouvelle commission a pour objectif de discuter des mesures de lutte contre la diffusion du virus, dans la continuité du comité scientifique, en intégrant davantage les enjeux économiques et sociaux inhérents au contexte de crise actuel. Lors de la première commission, les discussions ont porté dans un premier temps sur la situation sanitaire de Tokyo où le nombre des nouvelles contaminations augmente régulièrement. Ensuite, les membres de la commission ont discuté des mesures de relance économique applicables tout en maintenant un niveau élevé de vigilance sanitaire. Enfin, les membres se sont concentrés sur les mesures de lutte contre la diffusion de la Covid-19 pour faire face à une seconde vague, en développant les questions relatives à la capacité de test, aux enquêtes épidémiologiques et au traitement des données.
Le 8 juillet, le gouvernement publie une note à l’attention des gouverneurs locaux au sujet des directives relatives aux mesures de lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. À partir du 10 juillet l’ensemble des mesures appliquées pendant l’état d’urgence doit être levé. Cependant, dans le contexte de hausse des nouvelles contaminations et de l’apparition de plusieurs clusters, les gouverneurs locaux sont invités à réagir rapidement en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Si un cluster est identifié, il est nécessaire d’informer le gouvernement central, et de demander au plus vite la coopération des citoyens pour restreindre les sorties et les déplacements.
Le 14 juillet l’Advisory board composé de scientifiques et d’experts publie son troisième compte rendu pour le ministère du Travail, de la Santé et des Affaires sociales au sujet notamment de la hausse des nouveaux cas de contamination à Tokyo et dans tout le pays (cf. « publications officielles »). Le pourcentage des cas dont les voies de contamination ne sont pas identifiées est de 43% à Tokyo, reflétant une augmentation rapide en l’espace d’une semaine. Si la propagation du virus était au départ identifiée dans les bars et les restaurants, et les réunions entre amis, concentrée surtout chez les jeunes (entre 20 et 30 ans : trois quart des contaminations), depuis plusieurs jours, on constate une hausse des contaminations chez les personnes de plus de 60 ans (5 % des nouvelles contaminations). Le taux d’hospitalisation est passé de 5 % à 20 % en une semaine (entre le 7/07 et le 13/07) à Tokyo et le taux de symptôme grave est de 2% à Tokyo et 1 % au niveau national.
Entre le 29 juin et le 5 juillet, 48 776 tests ont été réalisés (soit une augmentation de 6 880 test en une semaine), à Tokyo 15 195 tests ont été réalisés (2,2% des testés sont positifs au niveau national et à Tokyo le taux est de 4,3 %). Depuis le 13 juillet, le taux est de 6 % (du 13 avril au 19 avril, le taux de testés positifs était de 9 % à Tokyo, et 7,6 % au niveau national). Les capacités de test ont augmenté depuis la mi-avril (de 11 000 tests à 31 000 tests) en incluant les tests de détection des anticorps, le taux des personnes testées positif est encore bien en-deçà du niveau pendant l’état d’urgence.
Si la situation n’est pas jugée comparable avec celle du mois d’avril-mai, le gouvernement a toutefois augmenté les capacités d’accueil des hôtels pour mettre en quarantaine les nouveaux cas de contaminés afin d’éviter la propagation du virus vers les populations à risques, notamment les personnes âgées. L’évolution de la situation nécessite une augmentation des capacités humaines et matérielles des centres de santé qui sont de nouveau très sollicités.
L’OMS a émis le 9 juillet de nouvelles directives concernant les lieux à mauvaise ventilation. Selon ces directives le gouvernement japonais a renforcé sa communication pour sensibiliser les citoyens à la lutte contre la propagation, moins visible, du virus. En prenant en considération le décalage entre l’apparition des nouveaux cas et la demande d’hospitalisation, il est nécessaire de préparer dés maintenant les hôpitaux et les centres de soins à l’afflux éventuels de cas à symptômes graves. L’advisory board est chargé de suivre l’évolution de la situation régulièrement pour en informer le gouvernement central afin d’éviter une situation comparable à celle du mois de mars-avril.
Des directives sont émises à l’attention des bars et des restaurants, des applications pour smart phone sont téléchargeables sur le site du gouvernement pour renforcer le traçage des personnes contact.
Le 16 juillet, les membres de la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19se réunissent pour la deuxième fois. L’ordre du jour défini par le gouvernement central porte d’abord sur l’analyse et l’évaluation de la situation sanitaire à Tokyo. M. Nishimura (Ministre de la Revitalisation économique) précise en introduction que le nombre de contamination augmente en grande partie à cause de la hausse du nombre de tests, effectués en priorité sur les personnes qui fréquentent les restaurants, les bars, et les clubs dans des zones spécifiques. Néanmoins la situation s’apparenterait de plus en plus à celle du mois d’avril. Nishimura demande donc aux membres de la commission leur avis et leur analyse sur les mesures à prendre pour enrayer cette montée des nouveaux cas, pour préparer le système de santé et les établissements de soins médicaux. Il est ensuite question de la campagne « Go to » destinée à promouvoir le tourisme intérieur, ainsi que de l’organisation des événements. Le développement des vaccins et des traitements fait l’objet du point suivant. Les mesures relatives à l’entrée sur le territoire japonais des voyageurs se rendant à l’étranger sont également discutées.
La gouverneure de Tokyo, Koike Y. a énoncé le 17 juillet les nouvelles directives mises en place au niveau de la métropole pour lutter contre la propagation du virus. Une communication régulière sur les mesures ciblées à destination surtout des restaurants, des bars, et des lieux de loisirs viennent compléter les directives nationales : c’est donc au prix d’un certain travail de réflexion que des directives précises sont appliquées au cas par cas permettant au gouvernement d’éviter de mettre en place une restriction généralisée des libertés individuelles reposant sur la coopération de tous les citoyens, comme cela est répété régulièrement par les pouvoirs publics.
Le 22 juillet, la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 se réunit pour la troisième fois. La hausse des cas, qui s’explique en grande partie par l’augmentation des capacités de test, entraîne une hausse des hospitalisations et des mises en quatorzaine. Bien que le nombre de personnes présentant des symptômes graves soit encore faible, un renforcement des capacités d’accueil des hôpitaux et des structures hôtelières est évoqué par les membres de la commission. Le renforcement des capacités des centres de santé à traiter les informations et à gérer les personnes-contact est également souligné. L’augmentation du nombre des nouvelles contaminations est encore majoritairement liée aux lieux de rassemblement entre amis, collègues, famille (restaurant, bars, karaoké, etc.) qui font l’objet d’une vigilance accrue de la part du gouvernement central et des gouverneurs locaux. La concentration des cas parmi les jeunes (20-30 ans) est une tendance qui continue de se confirmer. Les autorités publiques se coordonnent pour diffuser un discours simple auprès des citoyens sur les san-mitsu (les 3C).
Le 31 juillet, la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 se réunit pour la quatrième fois. En réponse à la hausse continue des nouvelles contaminations, le gouvernement émet des mesures spécifiques pour lutter contre la formation de cluster dans les restaurants, les bars, les karaoke, en ciblant surtout les grandes villes et certains quartiers en fonction des résultats des enquêtes épidémiologiques. Les facteurs de propagation du virus sont toujours liés aux 3C et aux échanges sans masque à voix haute qui augmentent le risque de diffusion du virus en cas de contamination. Il est précisé que le niveau de risque est nettement plus faible dans les transports en commun, les magasins qui respectent les mesures préventives, et les lieux en extérieur. Le récapitulatif des trois niveaux d’alerte est publié pour expliquer aux citoyens les critères qui définissent le niveau de risque et les mesures correspondantes.
Le 7 août, la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 se réunit pour la cinquième fois. L’augmentation du nombre des contaminations et la propagation rapide du virus dans les régions rappellerait de plus en plus la situation du mois d’avril, bien que le nombre d’hospitalisation reste encore inférieur en comparaison des mois d’avril et mai. On observe une augmentation des cas dont les voies de contamination ne sont pas identifiées et des clusters au sein des catégories d’âge plus élevées. La politique de gestion du risque lié à la propagation du virus repose sur l’articulation de cinq mesures préventives: l’évaluation rapide du risque, l’identification rapide des clusters, l’encouragement des comportements préventifs de la part des citoyens (les 3C), le renforcement des centres de santé, des capacités d’accueil et de soins des hôpitaux et des structures hôtelières, et l’application ciblée des mesures.
Le 21 août, la sixième réunion de la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 porte surtout sur l’avancée des recherches de vaccin et de traitement de la Covid-19.
Le 24 août, la sous-commission dédiée aux mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 se réunit pour la septième fois. L’évolution des contaminations dans les foyers à risque est à la baisse montrant des signes encourageants. L’épidémie semblerait de nouveau être sous contrôle. Cependant, le nombre des hospitalisations continue d’augmenter. Plusieurs simulations sont effectuées pour comprendre comment se propagerait le virus dans un restaurant afin d’appliquer les mesures les mieux adaptées au niveau de risque. Par exemple, le port du masque, l’écran facial et les cloisons transparentes entre les clients attablés sont testés afin d’évaluer leur efficacité et réduire au maximum les risques lors des interactions sociales.
Des mesures sont également prises contre les discriminations à l’égard des personnes contaminées par le renforcement entre autres de la protection des données personnelles. Les discussions sont croisées avec les comptes rendus publiés après chaque advisory board et relayés par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.
Notes
18 Mainichi shinbun, 27/05/2020
Japan's Cabinet approves biggest-ever extra budget amid pandemic
19 NHK, 29/05/2020
経団連 派遣労働者の雇用維持を会員企業に要請 新型コロナ
https://www3.nhk.or.jp/news/special/coronavirus/latest-news/
20 NHK, 30/05/2020
テレワークなど新しい働き方 企業の8割検討 新型コロナで
https://www3.nhk.or.jp/news/special/coronavirus/latest-news/
21 Sankei Biz, 01/06/2020
デジタル化など社会刷新を 経財諮問会議 経団連会長ら提言
http://www.sankeibiz.jp/macro/news/200601/mca2006010500005-n1.htm